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Quatre agents ont été suspendus, jeudi, et plusieurs enquêtes ouvertes après la révélation par le site Loopsider du « tabassage » en règle de Michel, un producteur de musique, samedi, à Paris.

«Les violences policières, c’est un mensonge, ça n’existe pas »

assurait, en juin, le patron des députés LR, Christian Jacob. « Quand j’entends le mot “violence policière”, moi, personnellement, je m’étouffe », avait osé, en juillet, Gérald Darmanin, alors fraîchement nommé place Beauvau. Le ministre de l’Intérieur s’est-il « étouffé » en regardant les images accablantes, presque insoutenables, de l’interpellation violente qu’a subie un producteur de musique, samedi, à Paris, et qui viennent d’être révélées par le site Loopsider ? Gageons qu’il aura au moins toussé… avant de réclamer jeudi, au préfet de police, « la suspension, à titre conservatoire, des policiers concernés » par cette affaire.

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L'attaquant de l'équipe de France Antoine Griezmann a tweeté jeudi «J'ai mal à ma France», rejoignant l'émoi provoqué par le passage à tabac filmé d'un producteur de musique noir par des policiers à Paris. «Vidéo insoutenable. Violences inadmissibles», a écrit pour sa part Kylian Mbappé sur Instagram avant de citer des paroles de la rappeuse Diam's : «Ma France à moi elle a des valeurs, des principes et des codes...Ma France à moi ne vit pas dans le mensonge Avec le cœur et la rage, à la lumière, pas dans l'ombre. Ma France à moi elle se mélange, ouais, c'est un arc-en-ciel Elle te dérange, je le sais, car elle ne te veut pas pour modèle».

Les messages de Mbappé et de Griezmann, qui mentionne le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, font suite à ceux de leur coéquipier en équipe de France Samuel Umtiti et de l'international Espoirs Jules Koundé, tous deux montés au créneau après la diffusion virale par le média Loopsider de la vidéo de cette agression. Umtiti, champion du monde 2018 avec les Bleus, a également partagé la vidéo montrant un producteur appelé «Michel» roué de coups par des fonctionnaires de police dans l'entrée d'un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale. Le défenseur du FC Barcelone ajoute ce commentaire: «L'être humain... est capable de faire des choses inhumaines!» Quatre policiers ont été suspendus de leurs fonctions après la diffusion de la vidéo.

Koundé, international Espoirs évoluant au Séville FC, a également partagé la vidéo avec le commentaire: «Contre cette frange de policiers qui outrepasse grandement ses droits en tabassant, en tuant même parfois». La France est régulièrement secouée et divisée sur des affaires de violences commises par les forces de l'ordre, parfois mortelles, comme dans les cas de Cédric Chouviat, livreur mort étouffé après son interpellation en janvier 2020, ou d'Adama Traoré, mort en 2016 dans la foulée de son interpellation par des gendarmes. «Nos caméras sont nos meilleures armes!», poursuit Koundé, faisant référence au débat enflammé sur la proposition de loi «sécurité globale» qui prévoit entre autres de pénaliser la diffusion malveillante d'images de policiers et vivement combattue par des ONG et syndicats de journalistes.

Il partage également des tweets du rappeur Dosseh, dont un où l'artiste affirme: «Et c'est ce genre d'actes qu'ils veulent pouvoir camoufler en nous empêchant de filmer? JAMAIS, filmez autant que vous le pouvez ça sauvera des vies et ça nous/vous protègera de criminels, ils nous reste que ça face à cette frange de la police qui fait du taf de porc». Rarissime en France, cette mobilisation des joueurs fait écho à celle de sportifs en Amérique du Nord, notamment des basketteurs en NBA, qui se sont mobilisés contre le racisme et les violences policières aux Etats-Unis.

Catégorie : Éco & Social
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